Redon face aux inondations : les leçons tirées de 1995

Les crues de janvier 1995 ont marqué les esprits dans la ville de Redon et ses environs. Cet événement a conduit à une prise de conscience et à la mise en place de mesures permettant de réduire les risques et les conséquences d’inondations futures. Voyons comment les redonnais ont appréhendé ces épisodes et quelles précautions ont été prises depuis.

Le choc des inondations de 1995

En janvier 1995, la ville de Redon est confrontée à un phénomène inhabituel. Bien que le barrage d’Arzal, mis en service en 1971, avait réussi à freiner les crues, cette fois-ci, les pluies avaient entraîné l’inondation de certaines zones, notamment celles situées près de la confluence des rivières Oust et Vilaine. Les premières victimes furent les entreprises qui s’étaient installées sur ces terrains, pensant être protégées par le barrage.

La réaction des acteurs locaux

  • Sébastien Baron, ingénieur spécialisé en prévention à l’Institution d’aménagement de la Vilaine (IAV), explique que cet événement a servi d’avertissement pour la ville de Redon.
  • Roland Bailleul, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, se souvient de ce moment comme « exceptionnel ».
  • Une mission interministérielle fut envoyée pour évaluer la situation et proposer des solutions.

Les actions entreprises pour prévenir les crues

Les conclusions de cette mission ont conduit à plusieurs actions visant à réduire l’impact d’éventuelles inondations futures :

  • Un budget d’environ 20 millions d’euros a été alloué au développement de la zone confluence. Parmi les projets : surélever certaines routes vers Vannes ou Malestroit, submergées lors des inondations.
  • Le barrage de retenue qui ralentissait le débit de la Vilaine, au sud de Redon, a été détruit en 2001, permettant une baisse du niveau de l’eau de 30 cm.
  • En collaboration avec l’IAV, la ville de Redon travaille actuellement sur un plan de sauvegarde communal, anticipant d’autres épisodes d’inondation.

La protection des entreprises et des habitants

Depuis 1995, plusieurs mesures ont été prises afin de protéger les entreprises et les habitants des zones inondables :

  • Un plan de prévention des risques d’inondation a été adopté en 2002, délimitant un périmètre inconstructible.
  • Dans la zone portuaire, un tiers des entreprises ont déménagé volontairement, ainsi que certains services administratifs.
  • Les entreprises restantes ont pris des dispositions pour se protéger, en surélevant certaines installations et en aménageant des systèmes électriques adaptés.

La préservation de la mémoire des inondations

Sébastien Baron insiste sur l’importance de ne pas oublier les épisodes passés pour mieux se préparer aux éventuelles crues futures. Parmi les initiatives mises en place, on peut citer :

  • La création d’un modèle hydraulique du bassin de la Vilaine par l’IAV, permettant d’identifier les zones à risque lors de pluies importantes.
  • Le travail de sensibilisation auprès des habitants et des entreprises sur les gestes à suivre en cas d’inondation.

En conclusion, si les inondations de 1995 ont eu un impact conséquent sur la ville de Redon et ses habitants, elles ont également permis une prise de conscience collective et la mise en place de mesures concrètes pour limiter les risques et les conséquences potentielles d’événements similaires à l’avenir.